Exposition solo de juin à septembre 2016
Symphonie en rouge et noir I Symphonie en rouge et noir II Hétéroclisme perpétuel
Connaissance intime Trois petits chats Pays des merveilles Racines tenaces Rendre justice Que sera sera Faire connaissance Mauviettes étranges Au gré du vent
Démarche
Prolifération, envahissement de l’espace par des traits dont on ne peut prévoir la suite. Ce désordre apparent, Nicole Gingras l’organise en circonscrivant le tracé de ses lignes organiques dans des surfaces rectangulaires et des cercles.
Sous le chaos visible, chaque courbe a sa propre logique, est placée là selon une règle silencieuse qui se perd dans la multitude des autres. Ces raisons d’être s’effacent de la mémoire, mais elles n’en sont pas moins existantes et bien réelles. Une ligne est tracée et dès que l’idée se forme pour ce que sera la suivante, celle-ci est tracée à son tour. Ainsi, tranquillement, les lignes envahissent l’espace.
Ces choix et décisions relèvent plus de la sensation que de la réflexion. Il serait difficile d’expliquer le pourquoi, la nécessité de chacun des traits qui se suivent. Nicole ne questionne pas; ce qu’elle ressent, elle le trace. Cela se produit dans un état méditatif, un processus qui l’amène à s’abstraire de toutes pensées autres que celles relatives à son travail de création. Elle s’immerge dans la sensation du contact de l’outil avec le support, se centre sur le coeur de ce qui nourrit sa production. Dans cet espace, les mots n’existent plus et le temps s’estompe.
De ces tableaux se dégage une certaine spiritualité. Beaucoup voient des évocations de civilisations anciennes et parlent d’hiéroglyphes, d’influences autochtones. La ressemblance avec les hiéroglyphes se voit dans la forme du trait et cela surtout dans les tableaux monochromes réalisés à l’acrylique et à la détrempe à l’oeuf. Cependant la peinture de Nicole Gingras est abstraite, ses lignes ne sont pas une écriture, on n’y trouve pas de signes codés. Les toiles plus colorées ont une certaine parenté avec les oeuvres de Norval Morriseau et Daphne Odjig, par exemple, dont les créations dégagent une forte spiritualité, mais qui, contrairement au travail abstrait de Nicole, sont figuratives et narrarives, inspirées de légendes et du monde surnaturel.
Quant à elles, les sources d’inspirations de Nicole sont plus intangibles. Le cercle, symbole spirituel fondamental est très présent et évoque tour à tour mandalas, capteurs de rêves, l’origine et la fin, le centre, le monde et les astres, les cellules, la perfection, l’infini, l’unité, etc. Le mouvement circulaire est sans fin, il pourrait ne jamais varier mais l’artiste l’interromp, le fait onduler et traverser par des rizhomes, racines ou branches, synapses ou réseaux, traces ou chemins. Cet ensemble de lignes plus ou moins courbes a un grand pouvoir évocateur et rappelle cette multitude d’éléments symboliques qui s’entrelacent dans notre expérience quotidienne du monde.
Incognito Métamorphose Restant de fraicheur Rêve ancestral Enclave solaire L’appel du soleil L’influence de la pluie Jamais sans toi Jardin tardif Cohabitation confortable Le troisième oeil